La résultante des parcours migratoires des Autochtones LGBTQ et Two-Spirit, empreinte de l’emprise du colonialisme, ne s’apparente pas aux théories de revendication de visibilité et de création de territoire avancées par les géographies des sexualités. En effet, leurs trajectoires se retrouvent à l’intersection de superpositions territoriales et tissent plutôt des géographies two-spirit qui soutiennent les connexions aux territoires ancestraux et aux communautés autochtones. Cette présentation fait une double proposition. D’abord, elle explore le paradoxe spatial qui est issu de ces superpositions sociospatiales que naviguent les Autochtones LGBTQ et Two-Spirit, tout en considérant les barrières rencontrées, et les stratégies utilisées pour les dépasser. Ensuite, elle conceptualise les « trans-Nation-alités »; permettant de confronter à la fois la conception classique de l’État-nation et ce qu’elle induit en termes de frontières, elles permettent d’articuler une appréhension des mobilités des Autochtones LGBTQ et Two-Spirit traversant ces espaces, les mettant en relation et intégrant ce qui peut se développer entre ceux-ci.