Entre l’arbre et l’Écosse : économie, fiscalité et question nationale écossaise à l’aube du Brexit

Salle A-3316, Pavillon Hubert-Aquin, 12h30 à 14h00, entrée gratuite.
Conférence de monsieur Hubert Rioux, Chercheur postdoctoral Banting, ÉNAP Montréal
Commentateur, monsieur Peter Graefe, professeur associé, Département de science politique, Université McMaster

Résumé de la conférence

Quels sont les principaux enjeux économiques et commerciaux entourant l’accession de l’Écosse à l’indépendance, comment sont-ils liés au « modèle écossais » de développement, puis comment seront-ils affectés par le Brexit ? Cette conférence vise à proposer quelques réponses à ces questions sous trois angles: monétaire et financier, fiscal et économique, puis international et commercial. Une revue systématique de la littérature (scientifique, politique et statistique) produite depuis le référendum écossais sur l’indépendance de 2014 permet quelques observations générales. D’abord, la viabilité financière d’une Écosse indépendante dépendrait largement de la monnaie adoptée par ce nouveau pays, qui pourrait opter pour la Livre Sterling, une devise écossaise, ou éventuellement l’Euro. Deuxièmement, le degré d’autonomie fiscale de l’Écosse et la viabilité de son modèle économique particulier demeurent intimement liés, ayant donné lieu à un débat qui perdure et qui oppose le principe de subsidiarité et les avantages comparatifs des « petits États » au principe de l’union et aux économies d’échelle propres aux « grands ». Enfin, le vote et les négociations sur le Brexit auront mis en exergue la variable de la symétrie des intérêts commerciaux écossais et britanniques, puis le dilemme cornélien concernant l’adhésion d’une Écosse indépendante à l’UE à la suite du retrait du Royaume-Uni.

En définitive, la conclusion qui s’impose ne surprendra guère les politologues: les mêmes données économiques ne peuvent que mener dans un tel contexte à des interprétations divergentes, tout simplement parce que ce qui d’un côté paraît remettre en cause la viabilité économique d’un nouvel État – ses finances publiques déficitaires ou sa dépendance fiscale et commerciale envers un autre État par exemple – peut presque toujours être présenté à l’inverse comme la conséquence d’une subordination politique qui justifie, plutôt qu’elle ne la décourage, la sécession.

Notes sur le conférencier

Hubert Rioux est chercheur postdoctoral Banting (CRSH) à l’École nationale d’administration publiqueà Montréal, Québec. Ses recherches actuelles portent sur le nationalisme économique, la paradiplomatie commerciale, le fédéralisme fiscal, le développement économique et les sociétés d’État au Québec, en Écosse ainsi que dans une perspective comparée. Il est détenteur d’un doctorat en science politique (politiques publiques comparées) de l’Université McMaster (Hamilton, Ontario), où il a défendu une thèse portant sur le développement des écosystèmes du financement corporatif et du capital de risque en Écosse et au Québec. Il siège également au Conseil d’administration du Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives (CIRIEC), section Canada.

Nous vous invitons à consulter le texte de Monsieur Rioux, L’autonomie écossaise aujourd’hui, sur le site du Centre d'analyse politique - Constitution et Fédéralisme (CAPCF) de l'UQAM, ainsi que le premier Cahier du CAPCF, également rédigé par Monsieur Rioux.

 

clockCreated with Sketch.Date / heure

mercredi 23 janvier 2019
12 h 30 à 14 h

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UQAM - Pavillon Hubert-Aquin (A)
A-3316
400, rue Sainte-Catherine Est
Montréal (QC)

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Gratuit

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