Durant les trois dernières décennies, sous l’impulsion des mouvements féministes, en s’appuyant sur les avancées nord-américaines et l’Europe, la France a complété son arsenal juridique pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Ainsi, en 1992, la France se dotait de lois sur le harcèlement sexuel, 2ème pays européen après la Belgique. Cependant il fallut attendre 2012 pour que le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche se positionne, édicte et diffuse des textes. La mobilisation pionnière d’associations, dès 2002, a contribué à la prise de conscience, renforcée par la publication en 2019 de l’enquête VIRAGE Universités sur les violences subies par les étudiant.e.s. Mais comment aboutir à une prise en charge effective des situations de violences ?  

Sylvie Cromer est sociologue. Son engagement au sein de l’Association européenne contre les Violences faites aux femmes au Travail (AVFT), de 1984 à 1994, la conduisirent à explorer sociologiquement la question des violences faites aux femmes. En intégrant une analyse en termes de rapports sociaux de sexe, un second champ s’imposa : l’enfance au regard de l’égalité des sexes, notamment en étudiant les productions culturelles et les représentations du masculin et du féminin qu’elles véhiculent. Ces deux axes depuis trente ans ont tissé son parcours de recherche.

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