Comment les dynamiques de construction institutionnelle et de gouvernance en Afrique, longtemps dominées par les interventions occidentales, ont-elles été transformées par le développement conduit par la Chine ? En prenant pour étude de cas le secteur routier ougandais et l’Ugandan National Roads Authority, je montre que l’influence des bailleurs traditionnels n’a pas été remplacée par la présence croissante de la Chine. Celle-ci s’est surtout matérialisée par des entreprises de construction opérant comme entrepreneurs à but lucratif, davantage soucieux de livrer rapidement des projets que de façonner la gouvernance sectorielle. Le financement occidental est resté dominant, et ses modalités d’intervention, fondées sur le suivi et la réforme institutionnelle dans un cadre post-conditionnalité, se distinguaient nettement de l’approche chinoise. Il en résulte une division tacite du travail : la Chine centrée sur la construction physique des infrastructures, les bailleurs traditionnels sur les dimensions institutionnelles et politiques. Cette dualité, tout en offrant à l’Ouganda une certaine marge de manœuvre, contribue aussi à consolider l’autoritarisme du régime.

La conférence aura lieu le 28 octobre à l8 heures à distance sur zoom : https://uqam.zoom.us/j/85991067248 

ID de réunion : 859 9106 7248