L’héritage de 50 ans de contamination au mercure: recherche participative avec la Première Nation Grassy Narrows
L’héritage de 50 ans de contamination au mercure: recherche participative avec la Première Nation Grassy Narrows
Depuis les années 1960, la communauté de Asubpeeschoseewagong Anishinabek (Première Nation de Grassy Narrows) subit les conséquences de l’une des pires catastrophes de l’histoire du Canada, résultant du déversement, par une usine de pâtes et papier, d’environ 10 000 kg de mercure dans leur réseau hydrographique. Ceci a entrainé la contamination des poissons, centre de leur alimentation et au cœur de leur identité culturelle, leurs traditions et leur économie. Entre 1970 et 1997, des programmes gouvernementaux de surveillance ont mesuré le mercure (sang/cheveux/cordon) chez 760 personnes de Grassy Narrows. Malgré les demandes répétées de la communauté, aucune étude épidémiologique n’a été réalisée. À l’invitation de la communauté, depuis 2016, nous menons des études participatives visant à relier l’exposition au mercure Grassy Narrows à leur santé et bien-être. Dans cette présentation, nous parlerons du contexte et des résultats de nos études sur la mortalité précoce, les symptômes du désordre du système nerveux et l’impact intergénérationnel sur le risque de suicide chez les jeunes. Finalement, nous aborderons les innovations méthodologiques requises pour les recherches participatives dans le contexte Autochtone.
8 octobre 2024, 12 h 45 à 13 h 45 (HNE), en ligne
Conférencières
Donna Mergler est professeure émérite au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où elle a été professeure de physiologie depuis 1970. Elle est membre fondatrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement (CINBIOSE). Ses recherches, menées au Québec, au Canada, aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Amérique latine, ont porté sur les premiers effets de l’exposition aux contaminants environnementaux (mercure, manganèse, pesticides, solvants organiques) sur le système nerveux des enfants et des adultes
Aline Philibert est professeure associée à l'Université du Québec à Montréal, chercheure à la Fondation Panzi en République Démocratique du Congo, épidémiologiste pour Médecins sans frontières (MSF) et le Roster mondial des urgences externes de l'OMS. En tant que chercheure et épidémiologiste elle a initié, conduit, géré et/ou évalué des projets de recherche interdisciplinaires liés à la santé humaine en Afrique, en Australie, en Amérique du Nord et du Sud.