Soirée musicale et littéraire: Marcel Proust – La musique retrouvée

Événement organisé par le Département d'études littéraires dans le cadre du cours « Marcel Proust, le temps de la mémoire », en collaboration avec le Département de musique et la Faculté des arts de l’UQAM. 

Incursion au cœur de l’univers littéraire et musical de Marcel Proust, ce concert met en lumière la musique de ses compositeurs favoris : G. Fauré, C. Franck, R. Hahn, C. Debussy et M. Ravel, interprétée par un trio de musiciens exceptionnel. Ponctuant ce concert, des extraits lus de son œuvre maitresse À la recherche du temps perdu considérée comme un monument de la littérature du XXe siècle nous dévoilent la sensibilité et la langue de l’écrivain.

Ce concert est conçu et produit par l’Agence Station bleue http://www.stationbleue.com

Entrée libre | Salle Jacques-Hétu F-3080 (3e étage) Pavillon F | Entrée au 1440 rue Saint-Denis 

Œuvres au programme

  • Reynaldo. Hahn : Portraits de peintres d’après des poésies de Marcel Proust – no. 4 (A. Watteau)
  • Claude Debussy : Sonate pour violoncelle et piano – Prologue
  • Maurice Ravel : Trio en la mineur, 1ermouvement – Modéré
  • César Franck : Sonate en la majeur pour violon et piano – 1er mouvement – Allegro
  • Gabriel Fauré : Sonate no. 1 en la majeur op. 13 pour violon et piano – 3e mouvement – Allegro vivo
  • Claude Debussy : Trio en sol majeur – 3e mouvement – Andante espressivo
  • Maurice Ravel : Pavane pour une infante défunte – Trio 

 

 

Marcel Proust, la musique et la recherche du temps perdu...

Marcel Proust était un grand mélomane. Tout au long de sa vie et de son œuvre, la musique est présente. Une quarantaine de compositeurs sont cités dans À la recherche du temps perdu dont plusieurs contemporains. Pour lui, la musique est une inépuisable source de sensations et d’émotions.

Marcel Proust a découvert la musique de Claude Debussy avec son opéra Pelléas et Mélisande grâce au théâtrophone. Cette invention révolutionnaire à l’époque consistait à se servir du téléphone pour retransmettre les représentations d’opéra. Proust était un fervent abonné. Attiré par le côté révolutionnaire du musicien, il ne l’a cependant jamais fréquenté, Debussy refusant poliment les invitations de Proust en lui répondant notamment : « Excusez-moi, en réalité je ne suis qu’un ours. Peut-être vaut-il mieux continuer de nous rencontrer par hasard,comme nous l’avons fait jusqu’ici». 

Proust a cependant rencontré Gabriel Fauré à plusieurs reprises dans les salons qu’il fréquentait, un compositeur proche de sa sensibilité. Fauré est mentionné plusieurs fois dans son œuvre, preuve de l’admiration qu’il avait pour le musicien.  

La musique de César Franck aurait joué un rôle important dans le roman; sa sonate pour violon et piano pourrait avoir servi à l’évocation d’une petite phrase musicale qui deviendra un élément symbolique de la relation amoureuse que le personnage de Swann entretiendra avec celui d’Odette de Crécy. L’enthousiasme de Proust pour la musique de Franck va jusqu’à faire venir chez lui, après minuit, un ensemble de musiciens afin d’entendre son quatuor à cordes et cela, comme il l’écrit dans une lettre, « devant moi tout seul ».  

Même si le nom de Ravel n’apparaît qu’une seule fois dans La recherche, Proust a souvent démontré une très grande affinité esthétique avec ce compositeur. La Pavane pour une infante défunte accompagna le cercueil de l’écrivain jusqu’au cimetière du Père-Lachaise, selon la volonté du défunt.

D’abord amants dans leur jeune vingtaine, Reynaldo Hahn et Marcel Proust verront cette relation se transformer en une très longue amitié qui les unira jusqu’à la mort de l’écrivain. Dans leurs lettres, ils échangent beaucoup sur la musique et les arts en général. Marcel Proust est un paradoxe : son œuvre a été l’objet d’innombrables recherches, essais, études, analyses et thèses de chercheurs du monde entier.

Peu d’écrivains ont plus de 12 millions de résultats dans une recherche Google... exception faite de Victor Hugo. Et curieusement, son œuvre n’est pas une œuvre aussi lue et populaire que les romans de Hugo. Il est vrai que le roman, composé de sept volumes, peut sembler de prime abord rébarbatif... c’est en partie pour deux raisons : l’ampleur de l’œuvre (le roman totalise 2400 pages) et le style d’écriture : descriptif, contemplatif, comprenant de nombreuses analyses psychologiques, de considérations esthétiques, de réflexions philosophiques, tout cela décrit dans de longues phrases. On y suit un Narrateur dont le rêve est de devenir écrivain, mais qui ne semble pas trouver de sujets d’écriture pertinents, qui passera une bonne partie de sa vie à fréquenter les salons d’aristocrates et de riches bourgeois, qui vivra un amour tourmenté avec Albertine dont l’ambiguïté sexuelle le rend follement jaloux et qui connaîtra une révélation provoquée par la réapparition involontaire d’un souvenir qui agira comme un déclencheur créatif et lui permettra de réaliser son ambition.

On comprend que tout ce « temps perdu » constituait le roman qu’il rêvait d’écrire. Mais c’est avant tout un roman qui recèle de nombreuses analyses d’une grande finesse et d’une justesse parfois bouleversante sur les mécanismes amoureux, les relations sociales, l’esthétisme artistique, la mémoire, le temps et... la vie.

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lundi 20 novembre 2023
19 h 30

pinCreated with Sketch.Lieu

UQAM - Pavillon de Musique (F)
Salle Jacques-Hétu (F-3080)
1440, rue Saint-Denis
Montréal (QC)

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